Lundi 12 mai
Les roues touchent le sol et c’est le merveilleux ciel romain qui s’offre à nos yeux avec sa lumière si particulière. Les bagages, le bus, l’hébergement, le repas, ce sont surtout les aspects pratiques qui nous occupent en cette soirée. Nous prenons cependant le temps de goûter la nuit romaine en nous promenant sur la piazza Navone et la place du Panthéon. Demain, nous débuterons notre pèlerinage à Rome en ayant en tête ces mots de saint Augustin : « Quel que soit le genre de vie, on ne peut pas vivre sans ces trois inclinations de l’âme : croire, espérer, aimer. »
Mardi 13 mai
« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. » (Jean 10, 22-30).
Non il ne s’agit pas des élèves ! mais des mosaïques des brebis groupés autour du Bon Pasteur que nous avons admirées dans les églises romaines. Et de tous les pèlerins et chrétiens qui se mettent à l’écoute du Christ. La journée a justement débuté à 9h sous le soleil par un beau temps jubilaire à la basilique Saint-Pierre. Nous avons franchi la Porte Sainte et prié devant la Pietà de Michel-Ange. Puis nous sommes montés au Janicule pour le pique-nique. Les élèves ont été surpris par le coup de canon tiré à 12h pile tous les jours ! A la fontaine de l’Acqua Paola, double spectacle : celui des eaux mugissantes et cristallines et une vue splendide sur Rome avec les montagnes environnantes. Petit arrêt d’histoire de l’architecture avec le tempietto de Bramante (1503). Voici ensuite la basilique Sainte-Marie du Trastevere avec ses magnifiques mosaïques. Les élèves profitent ensuite d’un temps libre sur la place. Nous terminons la journée par la messe à Sainte-Cécile du Trastevere : un beau temps où les élèves ont pu méditer, réfléchir… Sainte-Cécile, sainte patronne des musiciens, est sans doute intervenue pour accompagner la cérémonie de quelques coups de tonnerre qui ont remplacé l’orgue ! En revanche, nous nous serions passé de la pluie pour le retour !
Mercredi 14 mai
Hier soir, les élèves ont vécu une belle veillée de prière au séminaire français de Rome. Ceux qui le désiraient ont pu vivre le sacrement de réconciliation, une des étapes de la démarche jubilaire.
Ce matin départ à 8h pour franchir la Porte Sainte de la basilique Sainte-Marie Majeure. Ici, c’est Bethléem à Rome : les pèlerins vénèrent des morceaux de la mangeoire où Jésus fut couché nouveau né. Surtout, nous avons pu nous recueillir devant la tombe du pape François. Enfin, ce fut la joie de célébrer la messe dans ce beau sanctuaire.
Temps de pique-nique et de détente à l’ombre des platanes romains.
Puis c’est la basilique Sainte-Croix de Jérusalem où, après la nativité, c’est la Passion du Christ qui est évoquée. Recueillement devant le mystère de la Croix. La croix scandale pour les juifs et folie pour les païens est sagesse de Dieu, selon saint Paul cité de mémoire. Ensuite, nous poursuivons par la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de l’évêque de Rome. Enfin, nous terminons la journée par la basilique Saint-Clément aux très belles mosaïques. C’est aussi dans cette église qu’est enterré saint Cyrille qui avec son frère saint Méthode fut l’apôtre des Slaves.
Sur le chemin du retour au logement, deux brefs arrêts permettent d’admirer le Colisée et la colonne Trajane.
Le soir glaces artisanales au Frigidarium.
Jeudi 15 mai
La journée est placée sous le signe des martyrs et de tous ceux qui, au long des siècles, ont témoigné de leur fidélité au Christ, fils de Dieu, Sauveur des hommes, en dépit des persécutions et des difficultés.
Nous commençons par saint Georges, le saint patron de notre école, qui mourut pour avoir refusé de rendre un culte à l’empereur Dioclétien. Nous entrons en procession, bannière en tête portée par Mme Joyeux, dans la petite église de Saint-Georges en Vélabre à deux pas du Cirque Maxime. Simplicité de l’édifice, humilité. Une unique fresque dans l’abside. Le père Samuel procède à la bénédiction de la bannière. Puis nous longeons le gigantesque espace où avaient lieu les courses de chars et autres divertissements dans l’antiquité.
Trois stations de métro et nous voici à la basilique Saint-Paul, dernière des 4 basiliques pontificales. Saint Paul qui écrivait dans la première lettre aux corinthiens, chapitre 15 : « Et en tout dernier lieu, le Christ est même apparu à l’avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu. Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi. » Depuis la rencontre décisive sur le chemin de Damas, saint Paul ne cessera plus d’annoncer le Christ jusqu’à sa mort ici près de la route d’Ostie.
Après avoir franchi la Porte Sainte, les élèves se rendent justement auprès du tombeau du deuxième pilier de l’Eglise après saint Pierre. Les chaînes de Paul en prison sont aussi exposées. Les élèves ont aussi regardé les portraits des papes, sauf le dernier Léon XIV, qui vient juste d’être élu : il faudra patienter un peu !
Après le pique-nique, nous marchons au milieu des jardins fleuris jusqu’à la catacombe de saint Calixte. Ici, plus de 500 000 chrétiens ont été enterrés à partir du IIIème siècle. Les corps ont été déplacés dans les différentes églises de Rome au VIIIème siècle. Nous débutons la visite par la chapelle des papes, où nous faisons mémoire des 13 papes inhumés ici. Puis c’est l’emplacement du tombeau de sainte Cécile. Le guide n’en revient pas de la culture de nos élèves : il faut dire qu’ils ont révisé avant-hier à la basilique Sainte-Cécile du Trastevere ! Émouvantes fresques avec l’histoire de Jonas, l’eucharistie et le Bon Pasteur. Le père Samuel célèbre la messe au coeur des catacombes. Pour les chrétiens, la mort est seulement un passage car Christ a vaincu la mort pour toujours. Il fait frais sous terre et c’est une vraie joie de retrouver le soleil. Bus pour rentrer.
Vendredi 16 mai
Nous débutons la journée par la messe à 7h30 (tout le monde dormait encore un peu !) à la basilique San Andrea della Valle, qui est l’église du couvent des Théatins de saint Gaétan de Thiène, où nous logeons. La coupole de San Andrea della Valle est la deuxième plus importante de Rome, après celle de Saint-Pierre. Surtout le très grand tableau de l’autel majeur indique d’emblée que c’est saint André, frère de Pierre, qui est chez lui dans cette église. A la messe, le père Samuel invite chacun et chacune à réfléchir au trésor qu’il aura trouvé dans son cœur pendant ce pèlerinage. Après avoir descendu les valises à la bagagerie, nous voici prêts pour notre dernière promenade dans les rues de Rome.
Le premier arrêt se fait devant le Palazzo Farnèse, siège de l’ambassade de France à Rome et surtout une des œuvres architecturales majeures de Michel-Ange. Sur la même place, nous faisons un temps de prière et de méditation dans la petite église de Sainte-Brigitte de Suède. Puis nous nous dirigeons vers l’église Saint-Louis des Français, qui depuis des siècles est vouée à l’accueil des pèlerins français à Rome. Elle est aussi célèbre pour ses œuvres du peintre Le Caravage. Malheureusement, le sacristain a semble t’il oublié que basilique romaine avec riches dorures et marbres ou modeste église de village, c’est la même fonction : permettre la rencontre avec le Dieu vivant. Il faut donc un accueil à la hauteur de cette exigence.
Heureusement, nous vivons un très beau moment à la basilique Sainte-Marie de la Minerve, l’église des Dominicains de Rome et seule exemple d’architecture gothique à Rome. Elle abrite de nombreuses œuvres d’art dont les fresques de Filippino Lippi et ses anges musiciens qui dansent. Surtout, deux personnalités majeures sont enterrés ici : sainte Catherine de Sienne, qui poussa les papes à rentrer à Rome après un siècle à Avignon, et le bienheureux Fra Angelico, proclamé saint patron des artistes par Jean Paul II. En sortant, les élèves ont des questions nombreuses sur les saints et la sainteté. Un beau temps d’échange. Grâce au pèlerinage, ils se sont rendus compte que chacun est appelé à emprunter la voie qui lui est propre pour rencontrer Celui qui a dit : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 1-6). Toutes ces questions ont creusé l’appétit et nous pique-niquons sur les marches de la Minerve face au petit éléphant du Bernin.
Puis nous nous rendons, par le pont Saint-Ange et ses anges de marbre, au château du même nom, ancien mausolée de l’empereur Hadrien. Ainsi, dans la même journée, nous aurons vu les trois lieux majeurs de l’opéra Tosca de Giacomo Puccini : San Andrea della Valle, le palais Farnèse et le château Saint-Ange. Temps libre dans les jardins de la forteresse, puis nous prenons le bus pour l’aéroport sur les quais du Tibre.
L’avion a une heure de retard mais il décolle enfin ! Nous voici de retour à Paris plus riches de ce que nous avons vécu et vu à Rome.